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RETOUR        Un problème d'effectifs

Ce texte ne reprend que ce qui manque à l'excellent article de specialistes de la question de l'évaluation à propos du "Palmarès" de Sciences et Avenir, publié dans La Recherche du mois d'octobre.

L'étude de Sciences et Avenir apparaît entachée d'erreurs statistiques grossières qui en invalident toutes les conclusions

Les auteurs de l'article de La Recherche ont parfaitement cerné un grand nombre d'entre elles mais il en est une qu'ils me semblent avoir oublié et sur laquelle repose l'argumentation du fond de l'article de Sciences et Avenir, c'est d'être completement passé outre les conditions d'effectif pour rendre significatif une comparaison de mesure.

Histoire de chi2 et variable reine

La condition bien connue de tout etudiant en medecine (on disait jusqu'il y a peu que la selection portait trop sur les mathematiques!) lorsqu'il pratique un chi2 est que np et nq soient supérieurs ou égaux à 5, où n est la taille de l'échantillon, p la fréquence de la variable observée, et q son inverse.
Dans le cas qui a fait couler beaucoup d'encre et généré un palmarès abscons, faux et mensonger, c'est la variable reine, celle qui fait vendre les journaux et dresser l'oreille du lecteur, opérable potentiel, avocat éventuel ou medecin terorrisé, c'est la mortalité.
Or cette mortalité, dont on nous disait qu'elle avait cette année là été ameliorée par l'introduction d'une savante correction tenant compte de l'âge, par agrégation de mortalités relatives de chaque tranche d'âge de 5 ans, s'appelait indice de mortalité relative mais restait un taux qui refletait bien une fréquence p.
Et pour ce qui concerne la mortalité des interventions de pose de prothèses de hanche. Celle ci pouvait être évaluée à 2,5% c'est à dire à un p de 0,025 qui divisant 5 donne 200.

Deux cents interventions minimum

Et qui revient à dire que l'on ne peut scientifiquement comparer deux services que si chacun a effectué 200 interventions au minimum ! Ce qui était loin d'être le cas des derniers du palmarès.
Alors ici il convient d'expliquer pourquoi cette limitation à ceux de nos lecteurs qui n'ont pas eu la chance d'assister à un cours de statistique, comme d'ailleurs les journalistes de Sciences et Avenir en dépit du fait que le directeur de publication et co-auteur de l'article était un médecin. Je dis "était" non pas qu'il ne soit plus médecin mais parce qu'il n'est plus directeur de publication et qu'il poursuit son entreprise délétère dans les colonnes du Figaro .
Cette condition est nécessaire car en comparant un taux de mortalité, on compare en fait un nombre de morts rapporté au nombre de malades opérés, et la statistique est la science qui étudie et détecte les fluctuations du has