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Démographie médicale: pénurie ou dynamisme?
La pénurie de la démographie médicale n'est pas une fatalité survenue par hasard. Elle découle de planifications successives, guidées par l'esprit malthusien qui anime les différentes politiques sanitaires depuis une trentaine d'années. Ce délai a été nécessaire pour que les méfaits des répétitions d'un numerus clausus étriqué, soient perçus sur le corps médical libéral et hospitalier. Parallèlement il n'est pas exclus que certains facteurs bien connus aient été sous-estimés comme l'augmentation et surtout le vieillissement de la population qui accroît de façon impensable la demande de soins. Il y a eu aussi le départ à la retraite d'importantes générations de professionnels, le développement du temps partiel lié à la féminisation, et l'affectation croissante de médecins vers d'autres secteurs d'activités. Par ailleurs en 1985 la formation des spécialistes a vu disparaître les importantes promotions de CES au profit de l'internat qualifiant, l'idée était bonne, mais le nombre de postes insuffisant, et il l'est resté ce qui explique le malaise présent. Pour compléter le registre des imprévoyances, le corps vétérinaire a aussi ses problèmes de recrutement risquant de mettre à mal notre sécurité alimentaire. Et puis le manque d' infirmières, ce véritable désastre affecte l'ensemble des établissements de santé, et génère des conditions de travail réduisant l'attractivité de cette profession.
Les malades sont les principales victimes de la pénurie. Avant de parvenir à un acte médical, ils peuvent être confrontés à des délais et attentes à la limite du supportable, bien qu'inférieurs à ceux de certains systèmes sanitaires étrangers aux attitudes irresponsables.
Pour le médecin, un des premiers signes révélateurs de pénurie, est la difficulté rencontrée lors de sa recherche de remplaçant, associé ou successeur. Actuellement la médecine générale est beaucoup moins touchée que les spécialités. Quand elles le sont gravement, le praticien doit s'adapter à la demande, souvent l'emprise de sa vie professionnelle devient excessive, difficile à supporter, et bien anachronique. Autre conséquence de la diminution des actifs, le déséquilibre des régimes de retraite présage de sérieux problèmes à venir.
Il est impossible d'ignorer que parmi la masse des candidats préparant chaque année les différents concours d'accès du secteur de la santé, certains sont éliminés de quelques points, victimes d'une sélection drastique imposée par un numerus clausus mal dosé. Aujourd'hui ils connaissent l'existence de la pénurie, le poids de leur absence, celui d'un gâchis. La profession vers laquelle ils se destinaient, les a rejetés, le plus frustrant est qu'elle envisage maintenant à leur place, d'avoir recours à l'immigration. A ces jeunes laissés-pour-compte, la vocation écrasée, il ne reste qu'amertume et mépris.
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