Dernier rejeton d’une grande famille de génies authentiques et certifiés, il me tint à peu près ce langage :
« Mes Maîtres m’envoient à toi car ils sentent que ton enthousiasme du début fléchit,un vent de rebellion souffle autour de toi, tes idées deviennent confuses.
Le doute t’envahit et le doute est ton pire ennemi, encore plus dévastateur que le bogue de l’an 2000, il risque de souiller à jamais ton âme de télétransmetteur.
Aussi écoute bien ceci, n’en oublie rien, écris-le et répands mon message :
Que serais-tu sans la télétransmission ? Un pauvre médecin crotteux, un pied toujours dans le XIXe siecle, adepte du Bic rogné, des feuilles volantes envolées.
S ans mes Maîtres tu aurais certainement laissé passer cette révolution technologique et couru ensuite le restant de ta vie pour la rattraper. Combien de fois ne t’ai-je pas entendu dire : "j’y connais vraiment rien en informatique", enviant désespérément les adeptes du clavier.
N’éprouves-tu pas d’ivresse à conduire cette locomotive au lieu de trainailler en queue de wagon à te demander : "mais pourquoi ça n’avance pas, quand est-ce qu’on arrive ?"
Ne vois-tu pas le regard de tes patients qui par centaines répandent la nouvelle que tu es le prototype de la modernité déjà plus qu’à l’aise dans le troisième millénaire ? Ne détectes-tu pas une réelle admiration face à ta maitrise de ces technologies et une franche reconnaissance lorsqu’ils t’annoncent avoir été remboursés avant que tu n’encaisses leur chèque ?
N’as-tu pas de fierté pour avoir donné tant de travail à tes frères humains, hier chômeurs, aujourd’hui techniciens, vendeurs, hotliners, standardistes, développeurs ? Toute cette masse anonyme qui retrouve sa dignité dans le travail est silencieusement à tes genoux et ne te remerciera jamais assez.
Sans mes Maîtres aurais-tu eu la moindre chance de voir un journaliste s’intéresser à ta médiocrité et mettre ta "bobine" ingrate dans son journal sans qu’il soit viré sur le champ ?
Aurais-tu pu lier tous ces contacts avec ces médecins, hier anonymes confrères, aujourdhui amis et demain frères de grêves ?
Et toi, avant-hier inconnu, hier responsable culturel, aujourd’hui Grand Maitre CDRomique.
Je te le dis, ne t’écartes pas du droit chemin malgré les turbulences ou les vents contraires car l’Histoire saura reconnaitre les Grands et les immortaliser. »
Sur ces dernières paroles il disparu aussi assurément que certaines ARL.
Il m’avait ouvert les yeux, je pus alors les refermer.
Gérald Bernardin
beau-frère de Gilles J. tennis-partner de Bernard K. amant occasionnel de Martine A.
PS. Faudra peut-être que je réduise la mirabelle....
Source [fulmedico]